A la dernière assemblée générale, un terme étrange s’est “glissé” dans nos oreilles : NHI-SHV. Mais c’est quoi?
NHI-SHV
Les NHI-SHV sont deux maladies virales graves des poissons et plus particulièrement des salmonidés: la Nécrose Hématopoïétique Infectieuse et la Septicémie Hémorragique Virale. Derrière ces deux infections virales se cache une troisième maladie grave : l’anémie du saumon.
Cette dénomination NHI-SHV est aussi un agréement connu dans les milieux piscicoles et d’aquaculture – La Directive 91/67/CEE relative aux conditions de police sanitaire régissant la mise sur le marché d’animaux et de produits d’aquaculture plante le décors
Nécrose hématopoïétique infectieuse (NHI)
Infection virale, aiguë ou subaiguë, caractérisée par des hémorragies généralisées et des nécroses; peut conduire à de fortes pertes, particulièrement chez les alevins.
Espèces touchées
Saumon du Pacifique, saumon de l’Atlantique et truite arc-en-ciel; les autres salmonidés sont plus résistants.
Agent infectieux
Famille des Rhabdoviridés, sensible à la chaleur et à un pH acide.
Température optimale de l’eau autour de 10oC, guère au-dessus de 15oC.
Clinique/Pathologie
Perte élevée: jusqu’à 100% en l’espace de 8 à 15 jours chez les alevins; chez les poissons plus âgés, rarement au-dessus de 10%. Les symptômes ressemblent à ceux de la septicémie hémorragique virale. Coloration foncée, hémorragies de la peau, des nageoires et des yeux, exophtalmie, gonflement du ventre, excréments sous forme de cordon (pseudofaeces); les organes internes sont anémiques; on observe souvent la présence d’hémorragies ponctuelles dans la graisse abdominale et dans la musculature; l’estomac et les intestins sont le plus souvent remplis d’un mucus gélatineux. Histologie: lésions tissulaires importantes dans la partie hématopoïétique du rein. Chez les alevins, on observe fréquemment de fortes hémorragies du sac vitellin.
Répartition géographique
Asie, Amérique, Europe. Apparaît sporadiquement en Suisse depuis 1993.
Septicémie hémorragique virale (SHV)
Maladie virale, aiguë à chronique, caractérisée par des hémorragies et des nécroses, ainsi que par des troubles du système nerveux central- peut conduire à de fortes pertes.
Espèces touchées
Principalement les Salmonidés, en particulier les truites arc-en-ciel, mais aussi les brochets, les ombres, les corégones, les turbots et les harengs du Pacifique.
Les jeunes poissons sont les plus sensibles, mais la maladie peut toucher toutes les catégories d’âge.
Agent infectieux
Famille des Rhabdoviridés, genre Novirhabdovirus, sensible à la chaleur et à l’acidité.
Température optimale de l’eau entre 9 et 12°C; les épidémies sont rares si la température est supérieure à 15°C.
Pathologie
- Forme aiguë: les poissons sont léthargiques et dérivent aux bords du vivier ou du bassin.En quelques jours, la perte peut s’élever à 50%, rarement plus.
Coloration foncée des poissons, prolapsus oculaire, les branchies sont très pâles, souvent recouvertes de pétéchies, hématomes dans les tissus autour de l’œil, à la base des nageoires et dans la musculature. Le foie est souvent de couleur glaiseuse, tacheté et recouvert d’hémorragies de petite taille. Des hémorragies ponctuelles peuvent être présentes dans les tissus graisseux de l’abdomen et des intestins ainsi que dans la vessie natatoire. - Forme subaiguë ou « chronique »: souvent à la suite d’une forme aiguë. Les poissons nagent en exécutant des mouvements circulaires autour de leur axe corporel.Pertes peu élevées.
Coloration foncée prononcée et prolapsus oculaire; les branchies sont de couleur gris-blanc, parfois recouvertes d’hémorragies ponctuelles. - Forme nerveuse: les poissons nagent en exécutant des mouvements extrêmement rapides, en spirale. Peu de pertes.
Les symptômes ne sont plus caractéristiques de la septicémie hémorragique virale.
Les symptômes peuvent passer d’une forme à l’autre ou peuvent faire défaut.
Répartition géographique
Le SHV a été diagnostiqué pour la première fois au Danemark, s’est propagé ensuite dans toute l’Europe.
Des formes marines en Amérique du Nord-Ouest et en Europe.
Sources d’infection
Les poissons malades ainsi que les porteurs latents du virus (truites de rivière résistantes au virus, brochets, ombres et corégones).Le temps de latence peut durer une année.
Transmission par les œufs contaminés, l’eau infectée, les oiseaux piscivores, les ustensiles et les moyens de transport.
Anémie infectieuse des Salmonidés
Maladie virale aiguë, accompagnée d’hémorragies importantes dans tous les organes et entraînant des pertes importantes.
Espèces touchées
Le Saumon Atlantique (Salmo salar); toutes les catégories d’âge, excepté l’alevin. La truite de lac, la truite arc-en-ciel et le hareng d’Atlantique sont porteurs du virus mais ne présentent pas de symptôme.
Agent infectieux
Virus (apparenté au orthomyxovirus); température optimale de l’eau autour de 10°C, pratiquement aucun foyer à une température supérieure à 14°C; la période d’incubation peut durer jusqu’à 16 mois.
Pathologie
Les jeunes saumons présentent de l’apathie, des branchies pâles, des lésions des nageoires et une exophtalmie accompagnée d’hémorragies intra et périoculaires. Les modifications anatomopathologiques caractéristiques sont les suivantes: accumulation de liquide dans la cavité abdominale (ascite), foie ayant une coloration jaune-clair ou noir-foncé, stase de l’intestin proximal qui est plus foncé, splénomégalie, hémorragies dans tous les organes internes, rarement dans la musculature. Dans les stades plus avancés, grave anémie.
Répartition géographique
A été observée pour la première fois en Norvège, en 1984. Grande-Bretagne, Iles Faroe, Etats-Unis, Canada. Sources d’infection
Saumons dans les cages, infection par les eaux usagées des abattoirs.
Il n’existe pas de transmission verticale par les oeufs ou la semence, mais une transmission horizontale, de poisson à poisson.
Source documentaire: www.bvet.admin.ch